HAÏTI

 Appel pour un centre pour la culture dans le quartier Delmas à Port-au- Prince

 

Au lendemain du séisme du 12 janvier qui a détruit une grande partie de Port-au-Prince, Pucéart (Pour un commerce éthique de l’art) a lancé un SOS auprès de ses amis et connaissances. Une mobilisation rapide et une importante participation a permis à notre association de recueillir, en quelques jours, plus de 4000 euros.

Le 19 janvier, nous en avons versé 500 au Secours populaire français pour l’urgence. Cette urgence durera des mois, voire des années. Notre association n’a pas pour objectif d’intervenir dans l’urgence et elle n’en a surtout pas les capacités.

Interrogé à Port-au-Prince, l’écrivain Lyonel Trouillot (son dernier livre « Yanvalou pour Charlie » et un ouvrage collectif « Haïti parmi les vivants » chez Actes Sud) qui avait été l’un des parrains de notre manifestation Mémoire Mexique 68 à l’Espace Saint Rémi à Bordeaux en 2009, nous a parlé des Ateliers d’écriture de Delmas, des Dimanches en poésie de Carrefour et nous a dit qu’un « centre pour la culture, ce serait bien ».

C’est l’association « Atelier Jeudi Soir », un atelier d’écriture qui s’est constituée en 2009, à l’initiative d’un groupe d’écrivains haïtiens, qui sera notre partenaire sur place et qui élaborera et gèrera le projet de reconstruction et/ou d’équipement.
En juin, lors de sa venue à Bordeaux à La Machine à Lire et à la libraire Georges, à Talence, nous avons remis 3000 euros à Lyonel Trouillot  et pris l'engagement de continuer à trouver des fonds pour que ce projet, qui a commencé à sortir de terre; voit rapidement le jour.

 

 Notre site http://puceart.free.fr

Notre mèl puceart2007@yahoo.fr

Adresse siège : 20, rue Freycinet 33400 Talence.

Adresse trésorière : 28, Avenue du Parc d’Espagne 33600 Pessac

Notre CCP : Banque Postale, Centre de Bordeaux, 33900 Bordeaux Cédex 9

Ass. Pucéart n° 1472958 K 022

 

 

 


Le Centre Culturel Anne-Marie Morisset

 

Argumentaire

1) Le séisme du 12 janvier 2010, en plus de ses conséquences immédiates, a fait ressortir le problème majeur de la société haïtienne : l’inexistence d’une sphère commune de citoyenneté en fonction des trop grandes inégalités sociales et des systèmes d’exclusion qui perpétuent ces inégalités.

2) Si tous s’accordent à reconnaître l’apparente vitalité de la « culture haïtienne » (pratiques artistiques et autres pratiques symboliques) cette vitalité est menacée par le manque de structures et d’organes de transmission, de développement et de reproduction. Les biens et services culturels, comme les autres biens et services, sont le privilège d’une infime partie de la population.

3) Il s’avère aussi qu’à la suite du séisme, l’Etat central, s’il demeure un élément incontournable, ne peut tout prendre en charge. Les mairies et autres structures locales et régionales peuvent s’avérer des partenaires efficaces du fait de leur proximité avec des communautés déterminées administrativement et géographiquement, et qu’un plan d’action culturelle peut plus rapidement être mis en place avec ces structures.

4) Il s’avère enfin qu’il convient pour des agents de la société civile de s’engager dans des pratiques citoyennes au service de la société en général, de la jeunesse et de la jeunesse des milieux défavorisés en particulier. Cet engagement citoyen implique la capacité de donner (temps, espèces, savoir-faire…) selon ses possibilités afin de ne pas intégrer cette action citoyenne dans une dépendance de fait vis-à-vis de bailleurs institutionnels dans une logique d’assistanat, et de participer pleinement à la vie communautaire par une prise de risque individuelle qui contribue à faire preuve de solidarité avec la population que l’on souhaite toucher, dans une société où les catégories défavorisées font montre d’une méfiance légitime envers les « élites ».

C’est en fonction des considérations précédentes et dans la poursuite d’une longue pratique d’interventions du même type que les fondateurs du Centre Culturel Anne-Marie Morisset ont décidé de lui donner vie. Anne-Marie Morisset, infirmière de profession (1923-1999) a résidé dans l’emplacement où est érigé le centre qui porte son nom et a toujours été active dans la vie communautaire. C’est en hommage à son enseignement et sa culture du bénévolat que le centre porte son nom.

Structure / Objectifs / Fonctionnement

Le Centre Culturel Anne-Marie Morisset est un organe de la fondation Anne-Marie Morisset.

Il se situe à Delmas, Haïti, au numéro 8 de la rue Gabbard. Il pourra s’établir des annexes ailleurs.

Le Centre Culturel Anne-Marie Morisset a pour objectifs généraux de relever le niveau culturel des jeunes de Delmas en particulier et de contribuer au développement culturel de la jeunesse haïtienne en général ; d’offrir des services culturels à la communauté de Delmas, de contribuer au développement des talents dans les différents domaines de la création artistique.

Dans son fonctionnement régulier, le Centre culturel Anne-Marie Morisset offrira :

- un service de bibliothèque

- des ateliers d’écriture et de lecture

- un ciné-vidéo-club,

- des séminaires de formation dans les domaines de la culture et de l’éducation (formation d’animateurs, formation pour instituteurs et maîtres du secondaire dans les domaines de l’art et de la culture…)

- spectacles vivants, lectures publiques, expositions

- activités sportives

- accès à l’internet

- formation à la culture populaire (contes, jeux traditionnels…)

- formations et ateliers pour jeunes en situation difficile

- appui aux travaux scolaires pour jeunes en situation difficile

- cours de langue (créole, français, anglais, espagnol)

- service écrivain public (rédaction de documents pour personnes en difficulté)

Il est créé sur un terrain d’une superficie de 3600 mètres carrés.

- Ses locaux contiennent

- 1) une bibliothèque, une salle de formation, une salle multimédia, une cafétéria, des toilettes, un espace de stockage (couverts et fermés)

- 2) un espace polyvalent couvert (non fermé) pouvant accueillir spectacles vivants pour soixante personnes assises

- 3) un appartement pouvant servir de résidence aux artistes ou animateurs invités

La construction est effectuée par GOM international sans frais de génie sur la base d’un accord d’appui à l’Atelier Jeudi Soir. La construction répond aux normes parasismiques et anticycloniques. Le centre est géré par un directeur nommé par les fondateurs. Les fondateurs ne perçoivent ni droits ni rémunération pour la supervision du fonctionnement du Centre. Dans un premier temps, le personnel du Centre sera composé d’un directeur, d’un responsable de bibliothèque, d’une secrétaire, d’un assistant au directeur, et d’un gardien, sur la base d’un contrat permanent. Les animateurs, formateurs seront rémunérés sur projets et activités ponctuelles.

Le Centre a pour partenaires privilégiés la mairie de Delmas, la mairie de Port-au-Prince, le Ministère de la Culture, les associations culturelles et les comités de quartier de la ville de Delmas, les services culturels des représentations diplomatiques, et travaillera en collaboration avec les institutions et opérateurs culturels haïtiens et étrangers en général.

Comité de soutien

Le Centre Culturel Anne-Marie Morisset bénéficie des conseils et des apports d’un comité de soutien constitué de personnes et d’institutions ayant décidé d’accompagner le projet.

Haïti : Pierre Buteau (ancien ministre de l’Education Nationale, membre de la société haïtienne d’histoire et de géographie, professeur à l’UEH)

Jean Lhérisson (directeur exécutif de Haïti solidarité Internationale)

Reinbold Import Export

France :

Catherine Sueur (Administratrice générale adjointe Musée du Louvre)

Jérôme Lebaud (psychiatre)

Régis Couder (entrepreneur, écrivain, ancien coordonnateur du programme microprojets de la Communauté Européenne en Haïti)

USA :

Madison Smart Bell (écrivain)


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