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Dans son livre, Jean Ziegler, vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, accuse l’Union Européenne de violence institutionnelle préméditée et de violations systématiques des droits humains : non-assistance aux bateaux en détresse sur la frontière plus mortifère du monde, la Méditerranée, push-backs violents et illégaux des bateaux des demandeurs d’asile sur la mer Égée, criminalisation et sabotage des ONG portant secours aux naufragées, accueil (ou plutôt détention) des personnes dans des conditions inhumaines dans les hot spots.

Dans les camps surpeuplés des iles de la mer Égée, des dizaines de milliers de réfugiés sont parqués. Les deux tiers d’entre eux sont des femmes et des enfants. Le plus grand camp était, jusqu’à son incendie en septembre 2020, le camp Moria à Lesbos, avec ses 18 mille habitants. Est-il réellement impossible pour l’UE et ses 450 millions d’habitants de créer des conditions dignes d’accueil des êtres humains sur les hot spots, ces institutions de premier accueil? Selon Jean Ziegler, c’est une question de volonté :

« Aujourd’hui, les hot spots sont au service d’une stratégie précise : de la dissuasion et de la terreur. Il s’agit d’inspirer un effroi tel que les persécutés renonceraient à quitter leur pays. Les informations circulent dans l’univers des réfugiés. Les sinistres bureaucrates de l’UE espèrent que cette stratégie dissuadera les candidats à l’exil. Ennemis du “mode de vie européen” ou, comme le dit le Premier ministre polonais, “menace pour la pureté ethnique” du continent, les persécutés doivent être saisis d’effroi par les conditions de vie à Lesbos et dans les autres hot spots. »

Depuis 2015, le gouvernement hongrois a mené une campagne anti-réfugiée en continu. Avec la stigmatisation des réfugiés et des migrants, puis des organisations leur portant secours, une atmosphère de haine et de peur s’est installée. La montée de l’intolérance a été enrobée dans une idéologie identitaire visant à creuser un fossé profond entre « nous » et « eux ».

Avec la publication du livre de Jean Ziegler en hongrois, nous voulons contrer cela et encourager des réflexions et des discussions sur les sujets traités dans le livre.

Un de ces sujets est le rôle de l’industrie de l’armement. « Pour les industriels de l’armement, les marchands de canons et trafiquants d’armes en tous genres, la lutte contre les réfugiés et les migrants est plus rentable que toutes les guerres en cours en Syrie, au Darfour et au Yémen. » écrit Jean Ziegler. Des entreprises françaises comme Thales profitent de l’augmentation du budget de l’UE pour la « sécurité des frontières ». Le fabricant d’armes allemand Rheinmetall, également intéressé par ce marché, a trouvé un allié stratégique en aout 2020, en établissant une collaboration avec l’état hongrois. Les liens si étroits entre le capital intéressé par le profit de guerre et un état plus en plus autocratique rappellent des périodes particulièrement sombres du 20ème siècle.

Afin d’allier la force des images au texte, nous avons choisi une vingtaine de photos de presse pour illustrer l’édition hongroise. Pour la sortie du livre, nous organiserons une exposition avec ces photos en Hongrie. Elle sera auparavant présentée au Levain.

Pour soutenir la publication du livre et cette exposition, nous lançons une campagne de financement participatif sur Könyvmecénás en Hongrie et sur Ulule en France.
Pendant la campagne, durant le mois de février, nous allons publier sur la page Facebook du Levain et dans notre newsletter divers documents, images et vidéos sous-titrées liés au livre.

Attila Piroth